Déjà # 8 Un printemps à Kyôto

La floraison fragile des deux amandiers devant mon atelier et un échange récent avec Laurent Millet, qui me racontait avoir été « photographier le printemps » à la chambre 20 x 25 dans la campagne rochefortaise, m’ont ramené inévitablement à la nostalgie du printemps à Kyôto. Printemps vécu longuement en 1997 lorsque j’y arrive fin mars pour un séjour de quatre mois à la Villa Kujoyama, puis vécu le temps d’une simple halte en 2005.
En posant mes bagages à la Villa K., j’ai déjà en tête le projet sur lequel je vais travailler, La Route du Tôkaidô. Mais, avant d’entreprendre ce projet qui nécessite un peu de préparation —trouver les bons documents, livres, cartes ; tracer l’itinéraire sur celles-ci ; choisir le bon mode de déplacement etc.—, il me semblait nécessaire de “perdre“ un peu de temps afin de m’imprégner du Japon et me convaincre définitivement de sa délicieuse étrangeté.
En cette fin mars, la bise qui s’engouffre dans Sanjo a encore ses petites morsures d’hiver, mais le printemps, le vrai, ne va pas tarder à s’installer et à colorer toute la ville de cette blancheur rosée des cerisiers. Devant tant de magnificence, le photographe que je suis, peu habitué à célébrer ce genre de situation, se demande bien que faire. Et mon camarade Lin Delpierre, arrivé à la Villa en janvier, se pose la même question. Je me souviens d’une discussion un soir, autour d’une bouteille de whisky, où je déclarai de manière définitive : « Il ne faut pas avoir peur du printemps ! ».
De fait, puisque le référent esthétique à partir duquel j’allais travailler était l’Ukyo-e (les images du monde flottant) il ne me semblait pas déshonorant de me livrer aussi à la contemplation des sakura dont le spectacle relève pleinement de l’ukiyo. Ce terme évoque tout à la fois l’impermanence de toutes choses selon la tradition bouddhiste et une approche plus profane de la beauté éphémère et des plaisirs de la vie.

Vivre uniquement le moment présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d’érable… Ne pas se laisser abattre par la pauvreté et ne pas la laisser transparaître sur son visage, mais dériver comme une calebasse sur la rivière, c’est ce qui s’appelle ukiyo.
Asai Ryoi (Les contes du monde flottant, 1665)

Dans le parc du Palais impérial, Kyôto, 1er avril 1997 © Thierry Girard

Dans le parc du Palais impérial, Kyôto, 1er avril 1997 © Thierry Girard

Les samouraï dont la vie était aussi éphémère que la fleur de cerisier l’adoptèrent comme emblème. On y trouve une allusion dans ce haïku de Kinoshita Yûji où l’épée du samouraï est évoquée par le couteau :

Au frimas des fleurs
le couteau
s’embue de graisse

Et c’est ainsi que j’abordai mon séjour au Japon, expérimentant diverses approches photographiques du monde flottant, au fil de mes premières errances à travers Kyôto. Il me fallait à la fois prendre la mesure de la singularité de l’espace urbain et périurbain auquel j’allais devoir me confronter lors de mon voyage sur le Tôkaidô, tout en prenant le temps de goûter, dans une sorte de bonheur extatique, au raffinement du printemps au Japon. Bonheur partagé durant deux semaines par Sabine et les enfants qui m’avaient rejoint pour les vacances de Pâques.
Je n’avais pas d’ambition particulière en faisant les photographies qui illustrent ce billet. Elles ne s’inscrivaient pas dans un dessein précis. Mon projet photographique était ailleurs. Simplement, je ne voulais pas m’interdire de les faire, au prétexte que…

Dans le temple Eikando, Kyôto, 1er avril 1997 © Thierry Girard

Dans le temple Eikando, Kyôto, 1er avril 1997 © Thierry Girard

Dans le temple Eikando, Kyôto, 1er avril 1997 © Thierry Girard

Dans le temple Eikando, Kyôto, 1er avril 1997 © Thierry Girard


C’était le printemps à Kyôto. J’étais là, nous étions là. Nous allions en vélo, à travers la ville, de temple en temple. Les badauds et les touristes attrapaient les enfants pour se photographier avec eux —comme plus tard en Chine— ; et Théo notamment, qui était tout blond et minot, sur lequel les adolescentes se précipitaient en criant : « Kawaï, kawaï ».
Mais je me lassai vite aussi, comme photographe, de ce spectacle ; d’autant plus que le sérieux quasi religieux des hordes de photographes japonais guettant je ne sais quel éclat de lumière sur un pétale de cerisier  virait parfois au ridicule collectif.
Alors, ce billet, certes pour quelques images inédites, mais tout autant sinon plus comme une invitation à d’autres bonheurs, ceux de la littérature et de la poésie japonaises :

C’était une journée de printemps tout en douceur, où le ciel s’embrume comme un arbre en fleur.
(…)
« Par ici, il y a les fleurs que je préfère », dit Chieko, et elle entraîna Shin.ichi vers l’endroit où la galerie couverte tourne vers l’extérieur. Il y avait un cerisier particulièrement fourni. Shin.ichi d’approcha à son tour, et, le contemplant :
« Que c’est féminin, si on regarde bien, les fleurs, tout est à la fois luxuriant et d’une extrême délicatesse… »
Dans le pourpre des fleurs transparaît un léger violet.
« Jamais ce ne sembla aussi emprunt de féminité : cette teinte, ce charme diffus, cette beauté attirante et pulpeuse », ajouta-t-il.
Yasunari Kawabata, Kyôto.

Dans le parc du palais impérial, Kyôto, 19 avril 1997 © Thierry Girard

Dans le parc du palais impérial, Kyôto, 19 avril 1997 © Thierry Girard

Selon les lois calendaires chinoises et japonaises, le printemps commence début février pour se terminer début mai. Chaque saison est elle-même divisée en périodes assez courtes qui correspondent à différentes situations météorologiques récurrentes génèrant des états, des sensations, des sentiments divers, eux-mêmes traduits par des mots et des expressions très précises —parfois limités à une très courte période— que l’on retrouve notamment dans la poésie japonaise, avec des nuances qu’il est parfois très délicat de traduire.

Dans le prunier blanc
la nuit désormais
se change en aube
Yosa Buson

L’équinoxe de printemps, shunbun, —qui est la mi-printemps au Japon, mais qui correspond à la naissance de notre printemps— est un moment privilégié de la vie sociale au Japon. C’est le moment de l’éclosion des fleurs de prunus que l’on traduit par cerisier ou prunier selon le cas. C’est alors hanami ou sakurami, la vue des cerisiers en fleurs, jours d’exaltation intense où l’on se presse dans les plus beaux parcs des villes, et particulièrement à Kyôto.

Dans le temple Ginkakuji, Kyôto, 24 avril 2005 © Thierry Girard

Jardin du temple Ginkakuji, Kyôto, 24 avril 2005 © Thierry Girard

À l’ombre des cerisiers en fleurs, on trouve, allongés sur l’herbe ou assis la tête levée vers le ciel, les poètes et les philosophes qui guettent le bruissement et les éclats de lumière à travers les branches, au-delà même de la beauté des fleurs.

Enseveli
dans un rêve de fleurs —
je voudrais mourir à l’instant !
Ochi Etsujin

Puisqu’il le faut
entraînons-nous à mourir
à l’ombre des fleurs
Kobayashi Issa

Squelettes
enveloppés de soie
nous contemplons les fleurs
Ueshima Onitsura

Parc du Palais impérial, Kyôto, 23 avril 2005 © Thierry Girard

Parc du Palais impérial, Kyôto, 23 avril 2005 © Thierry Girard

Et puis, il y a aussi les plaisirs plus prosaïques, les libations diverses, familles, amis, collègues de travail, tous réunis sur de grandes bâches bleues, étendues sur l’herbe entre les arbres.

Le long de l’allée au travers du bosquet de cerisiers, de grands bancs étaient alignés, et ça buvait et ça chantait et ça chahutait. C’était la confusion. Des vieilles de la campagne dansaient gaiement, tandis que des hommes ivres ronflaient et roulaient des bancs.
Yasunari Kawabata, Kyôto.

La mort vient —
on rit dans les pruniers
à gorge déployée
Kôi Nagata

Toujours l’impermanence…

Elle tombe
la fleur de camélia
au plus noir du vieux puits
Yosa Buson

Sans oublier la dimension érotique…

Quand les pruniers fleurissent
les belles du bordel
achètent des ceintures
Yosa Buson

Nuit de printemps
les cerisiers se sont ouverts
pour de bon
Bashô

Kyôto, 31 mars 1997 © Thierry Girard

Kyôto, 31 mars 1997 © Thierry Girard

Selon Alain Kervern, « À l’époque classique, le commencement de la nuit était la période choisie pour faire les demandes en mariage, et les visites galantes et amoureuses ».

Nuit de printemps
on court les filles
même la mienne
Enomoto Kikaku

Ou alors, c’est le moment de se remettre en route et d’entreprendre un voyage. Où l’on retrouve, bien sûr, le maître Bashô :

Ce qui me fait sourire
à nouveau le printemps
sous un ciel de voyage

Sur le sentier de montagne
le soleil se lève
au parfum des pruniers

(…)

Dans l’enceinte sacrée, il n’est pas un seul prunier. Comme je demandais aux prêtres s’il y avait à cela une raison, ils me dirent qu’il n’en était rien, que simplement il n’y avait pas de prunier, et qu’il en était un derrière le logis des petites desservantes :

Pour les fillettes
gracieusement déploie
ses fleurs le prunier

Dans l’enceinte sacrée
découverte inattendue
l’image du nirvâna

(…)

En quête de cerisiers
ô merveille chaque jour
cinq lieues six lieues

(…)


Sous les fleurs de Yoshino, je demeure trois jours, je contemple le paysage à l’aurore, au crépuscule, le poignant spectacle de la lune de l’aube me serre le cœur, emplit ma poitrine ; ou encore, transporté par le poème du seigneur Régent, troublé par les « rameaux brisés“de Saigyô, quand le fameux Taishitsu avait jeté son « Ça alors ! ça alors ! », moi je ne trouve rien à dire et reste penaud, bouche cousue, à mon grand dépit. Le spectacle est à la mesure de ce que je m’étais promis, mais au point où j’en suis, quelle déception !

Matsuo Bashô. Le Carnet de la hotte in Journaux de voyage (traduits du japonais par René Sieffert, Pof, 1988)

Dans le parc du palais impérial, Kyôto, 19 avril 1997 © Thierry Girard

Dans le parc du palais impérial, Kyôto, 19 avril 1997 © Thierry Girard

Ou comme Sôseki qui évoque la figure du peintre, de l’artiste, parti au hasard du chemin , « Lorsque le mal de vivre s’accroît », et qui trouve son bonheur dans une auberge un peu fruste, mais qui lui convient pour méditer, dessiner, calligraphier, écrire des poèmes.

Le vent du printemps qui traverse vainement cette maison vide n’est pas pour l’homme qui l’accueille une offrande dont il se sente redevable. Ce n’est pas non plus une pique pour celui qui le refuse. Il vient de lui-même et s’en va de lui-même. C’est le cœur de l’univers impartial. Si mon cœur était aussi vide que la chambre que j’occupe, ainsi assis, le menton entre les mains, le vent du printemps le traverserait sans invitation ni scrupules.

Natsume Sôseki, Oreiller d’herbes.

Dans le temple Nanzen-Ji, Kyôto, 9 avril 1997 © Thierry Girard

Le long de Kaiyamachi, Kyôto, 4 avril 1997 © Thierry Girard

Et pour finir, quelques extraits de mon journal de travail : Kyôto, mars-avril 1997.

31 mars

Aujourd’hui c’est l’éclatement du printemps. Sakura, les cerisiers en fleurs. Et d’autres arbres tous plus magnifiques . Dans le Parc de Maruyama, les gens font la queue pour se photographier les uns après les autres, au même endroit, sous les arbres les plus beaux. Comme un rituel qui reviendrait chaque année et permettrait de se voir grandir ou vieillir sous des frondaisons immuables. Rires et gloussements des jeunes filles, sérieux terrible des innombrables photographes japonais qui guettent l’épanouissement des fleurs.

4 avril

Le temps des cerisiers en fleurs est très bref. Les premiers pétales tombent déjà, lentement, silencieusement, comme une neige ouatée un jour sans vent, ou comme des confettis que la petite rivière Kaiyamachi emporte, points blancs filant sur le noir de l’eau.

Le long de la rivière Kaiymachi, Kyôto, 4 avril 1997 © Thierry Girard

Le long de la rivière Kaiymachi, Kyôto, 4 avril 1997 © Thierry Girard

6 avril

Pluie lourde et ciel très sombre. Entre deux averses je monte vers le temple et la forêt au-dessus de la Villa. Absence totale de vent et de sons, tout semble figé dans l’attente du prochain déluge, comme une respiration retenue. Jaillissement de quelques couleurs.Verts magnifiques des bambous aux troncs cirés par la pluie, petites ampoules roses des cerisiers et fanaux rouges des camélias.
En redescendant, j’intrigue à nouveau des gens en photographiant des pétales tombés à terre, comme si je n’avais décidément rien compris à la célébration du printemps, épanouissement de la vie vers le ciel et non pas son évanouissement vers le sol. Et pourtant, beauté de cette splendeur fanée, de ces milliers de pétales qui brillent comme autant de lucioles à la lumière des réverbères.

Kyôto, 6 avril 1997 © Thierry Girard

Kyôto, 6 avril 1997 © Thierry Girard

7 avril

La débâcle des pétales continue. De longues traînées blanches sur le canal, happées par le déversoir à coté du pont. Théo, cinq ans, qui vient d’arriver et trouve le Japon « très élégant », considère que là, tout de même, « c’est pollué ».

Canal le long d'Imadegawa-dori, Kyôto, 9 avril 1997 © Thierry Girard

Canal le long d'Imadegawa-dori, Kyôto, 9 avril 1997 © Thierry Girard

8 avril

Dans le Parc de Maruyama, des centaines de gens pique-niquent sous les cerisiers en fleurs. Les groupes et les familles nombreuses se sont installés sur de grandes bâches bleues de chantiers, certains délimitant leur territoire avec des piquets et des cordes. Pieuvres grillées, pommes d’amour et jouets à cinq sous ou cent yens, avec en prime dans une baraque de foire un homme sans corps affublé d’un chapeau à la Maurice Chevalier, de lunettes sans verres et d’un faux-nez. Nous achetons une petite bouteille d’eau. Quentin en trouve le goût un peu raide. C’est du saké.

10 avril

Dans le sanctuaire shinto Hirano, trois femmes jouent du koto. J’écoute longuement cette musique paisible pendant qu’alentour la foule baguenaude. Bande de vieillards débiles en fauteuils roulants (certains se protègent du soleil avec de grands mouchoirs blancs étalés sur le visage comme un drap mortuaire) et jolies filles qui se bousculent en riant sous un cerisier pleureur. Et soudain, patatras, Jeux interdits

Du koto abandonné
une souris sort et s’en va
crépuscule du printemps
Kyôtaï

12 avril

Cela faisait des jours qu’une palanquée de photographes – si nombreux que l’on pouvait se demander s’ils ne venaient pas eux aussi de tout le Japon- se relayaient du matin au soir à la station Keage, traquant et guettant les passages du tramway, vestige d’une autre époque à ce qu’il paraît. Je me suis arrêté plusieurs fois pour me demander en quoi ce Fuji spot était remarquable. J’ai même voulu interroger l’un des artistes
( il déployait son trépied et ne s’était pas encore installé) mais j’ai vu à son regard que l’affaire devait être trop sérieuse pour qu’il daigne répondre à une question aussi saugrenue. Il y a certes une belle ligne de cerisiers qui monte le long de Sanjo après la passerelle verte qui sert d’amer et annonce le bout du chemin lorsque nous remontons à la Villa, mais quid du trafic automobile intense et de l’extrême largeur de la chaussée à cet endroit? En observant un petit peu mieux la situation, je me suis rendu compte qu’ils photographiaient presque tous avec des télé-objectifs de façon à mettre le tramway dans les cerisiers ou les cerisiers sur le tramway, selon l’endroit où ils étaient placés, en faisant abstraction du reste. Et comme ce matin les cerisiers ne sont plus en fleurs (du moins ceux-là), les photographes ont disparu.
Peu importe l’esthétique des images ainsi faites. Ce qui m’interroge le plus et confirme ce que j’ai vu par ailleurs (dans les parcs ou les temples), c’est qu’il est manifestement plus important de signifier son appartenance à une communauté et à une culture en réitérant une situation déjà mille fois pratiquée – mais en essayant de le faire le plus parfaitement possible, comme on s’applique pour n’importe quelle cérémonie ou rituel-, plutôt que de s’inquiéter de trouver une posture originale en allant photographier ce que les autres ne photographient pas, là où ils ne photographient pas. La photographie comme célébration communautaire et non comme mode de distinction.

Collégiennes sous les fleurs, parc du Palais impérial, Kyôto, 19 avril 1997 © Thierry Girard

Collégiennes sous les fleurs, parc du Palais impérial, Kyôto, 19 avril 1997 © Thierry Girard

Mon ami Christian Doumet, qui a séjourné également à la Villa Kujoyama, a écrit à son retour du Japon un recueil de textes courts, intitulé Japon vu de dos (chez Fata Morgana). Dans l’un de ces textes, Des cerisiers en fleurs, il fait part d’un étonnement semblable au mien, étonnement qui devient presque de l’agacement au fil des jours, passée la sidération première :

Fleurs de cerisiers sur le point d’éclore, et déjà on perçoit la frénésie nationale annoncée : il n’est pas de conversation qui n’y fasse allusion, en présence de l’étranger. « Ah, comme vous avez de la chance ! »
Celui qui parle ne l’aurait-il pas lui aussi ? Mais alors, qu’est-ce qu’une chance que tout le monde a ? Une banalité, un lieu commun. C’est bien ce que sont les fleurs de cerisier : chacun en parle afin de ne pas parler d’autre chose ; sans y croire tout à fait ; mais y croyant cependant comme on croit à un lieu commun : par la voix en nous du commun.

[ Kyôto de Kawabata Yasunari est disponible au Livre de poche dans une traduction de Phillipe Pons.

Les poèmes sont extraits de Haiku, anthologie du poème court japonais dans la collection Poésie/Gallimard (traductions de Corrine Atlan et Zéno Bianu); ainsi que du recueil intitulé le Réveil de la loutre, grand almanach poétique japonais, Livre II, Le Printemps, aux Éditions Folle avoine, 1990 (traduction Alain Kervern).

Bashô Matsuo. Le Carnet de la hotte in Journaux de voyage, Pof, 1988 (traduits du japonais par René Sieffert).

Sôseki. Oreiller d’herbes, Rivages 1987 (traduction de René de Ceccatty et Ryiôji Nakamura).

Christian Doumet. Japon vu de dos, Fata Morgana, 2007. ]




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